Chers fantassins de l’école républicaine…
Vous assurez chaque matin la rentrée des classes dans vos collèges et dans vos lycées. Vous avez rassemblé vos élèves pour des minutes de silence compliquées, au lendemain des assassinats terroristes de Samuel Paty (16 octobre 2020) et Dominique Bernard (13 octobre 2023).
Vous êtes la «première ligne» sur laquelle, au quotidien, se joue l’avenir de la France et de sa République. Alors franchement, avez-vous besoin de voir le pays repartir dans une nouvelle guerre scolaire, et s’enfoncer dans les ornières identitaires de la querelle entre enseignement public et enseignement privé?
Chers fantassins de l’école républicaine, votre ancien ministre Gabriel Attal, à la tête du gouvernement depuis janvier, a promis de ne pas vous oublier. Mais à vrai dire, cela change quoi, alors que l’insécurité campe aux abords de vos établissements, dans des quartiers où les règlements de compte entre bandes et entre ados rythment la vie des moins de quinze ans, comme on vient de le voir avec les tragédies survenues à Viry-Châtillon et à Montpellier?
Il m’arrive régulièrement, dans les coulisses de La Chaîne Parlementaire (LCP) d’échanger avec Yannis Roder, enseignant dans le département de Saint-Denis qui accueillera les prochains Jeux Olympiques. J’ai aussi, ce dimanche 7 avril, pris le temps de demander l’avis du directeur de la fameuse école alsacienne, l’un des établissements privés les plus sélect de Paris, où nous enregistrions le Nouvel Esprit Public et où le personnel politique aime mettre ses enfants. C’est là que Gabriel Attal fit ses classes…
J’écoute et je comprends que la société et les parents vous demandent toujours plus, alors que l’État, centralisé à l’excès, vous gère comme des pions dans un grand labyrinthe administrativo-éducatif. J’ai noté vos salaires, et les 3000 euros mensuels en fin de carrière (merci à mes lecteurs mieux informés de me contredire ou de préciser). J’ai compris combien la fermeté laïque, logique dans les écoles publiques, peut transformer vos journées en cauchemar.
Chers fantassins de l’école, la Republick aussi vous le dit simplement: merci. Bonne lecture, et vive les deux écoles!
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch)
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NOTRE PODCAST HELVÉTIX CAFÉ
France, ta bureaucratie nous rend fous (ou presque) La France, pays centralisé souvent à l’excès, est-elle assommée sous le poids des normes, des règles, bref, de la paperasse? La situation s’est-elle aggravée cette dernière décennie, alors que la promesse de simplification grâce aux technologies numériques est sans cesse brandie par les gouvernements?
Le jeune Premier ministre Gabriel Attal vient encore de le répéter pour apaiser la colère des paysans. Il a promis, dans son premier discours devant les députés le 9 janvier «la libération de l’économie avec la simplification drastique de la vie des entreprises». Vous qui connaissez la France et ses mœurs bureaucratiques, est-ce possible de le croire sur parole? On en parle au comptoir de l’Helvétix Café, le podcast de Blick qui décrypte le pays d’Astérix en version helvétique. Santé! A écouter ici: La maladie française de la bureaucratie – incurable ou exagérée? |
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| SHAMSEDDINE, MORT À 15 ANS |
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| RWANDA, UN CAUCHEMAR FRANÇAIS |
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| AYA, L'APPEL DU NEW YORK TIMES |
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Ursula et Emmanuel, option divorce
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Elle lui doit tout. Du moins est-ce la version que l’Élysée servit aux journalistes, prête à publier, lorsqu’Emmanuel Macron sortit de son chapeau, en juillet 2019, le nom d’Ursula von der Leyen. Un «deal» alors parfait pour le jeune président français, tout juste élu sur une ambition européenne affichée et revendiquée.
A Ursula von der Leyen, ministre allemande sortante de la défense, la présidence de la Commission européenne. A Christine Lagarde, patronne du Fonds monétaire international, le pilotage de la Banque centrale européenne. Deux femmes aux avant-postes, incarnation de ce moteur franco-allemand que les Français persistent à nommer «couple». Sauf qu’aujourd’hui, l’air du divorce plane. Pas à Francfort, chez la reine Christine. Mais à Bruxelles, pour «Panzer Ursula».
A lire sur Blick: https://www.blick.ch/fr/news/monde/la-suisse-est-prevenue-ursula-von-der-leyen-presidente-cramee-de-la-commission-europeenne-id19610364.html
Emmanuel Macron ne le dit pas. Impossible. Mais il le pense si fort que tout le monde l’entend. Cette présidente de la Commission européenne obsédée par ses prérogatives et son pouvoir, ne joue pas une partition communautaire. Elle mène le paquebot européen sans se préoccuper des collisions fatales. L’ombre du géant pharmaceutique Pfizer, que ses détracteurs l’accusent d’avoir favorisé, plane au-dessus du Berlaymont, le QG de son institution.
Macron défend une souveraineté européenne qui exige de dialoguer, de travailler ensemble, de se réinventer côte à côte. Ursula von der Leyen est en campagne solitaire. Pour sa seule réélection. Les avocats des deux parties sont convoqués. L’option divorce, à l’approche des élections européennes du 9 juin, paraît inéluctable. |
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| AU NOUVEL ESPRIT PUBLIC, L'ECOLE |
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| FRANCE 24, SÉNÉGAL ET AYA (IN ENGLISH) |
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| | VOICI L'AFRIQUE, PLEINE D'ESPOIR ET D'HORREUR |
Certains livres sont écrits pour vous faire partager des destins lointains. Très lointains. Des aventures que vous ne vivrez jamais, mais que l’auteur a vécu et traversé. C’est le cas de Colette Braeckman avec «Mes carnets noirs» (Ed. Weyrich) publiés quelques semaines avant la commémoration, ce dimanche 7 avril, du génocide commis au Rwanda il y a trente ans. |
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Colette Braeckman est une journaliste belge que rien ne destinait à l’Afrique, et en particulier à cette immense région de l’actuelle République démocratique du Congo. Cette région, ainsi que celle des Grands Lacs, fut colonisée par son pays, la Belgique, par un roi rendu richissime par les ressources de ce continent où il ne mit jamais les pieds: Léopold II (1835-1909). La vie, ensuite, en a décidé autrement et cette ex-reporter du «Soir», le quotidien de Bruxelles, est devenue l’inséparable raconteuse des entrailles de ce continent.
L'attentat qui fit tout basculer
Il faut lire, page 259, son récit de l’attentat qui fit basculer le Rwanda dans l’horreur du génocide commis contre les Tutsis par les milices et extrémistes hutus. Ce génocide, que le discours raciste distillé en partie à l’époque par la puissante Église catholique (dont l’une des figures était l’évêque missionnaire Valaisan André Perraudin) avait contribué à installer dans les esprits. Tout est raconté dans le moindre détail. Colette Braeckman raconte son arrivée à Kigali «en évitant les axes principaux sur lesquels se dressaient déjà des barrières, en suivant des chemins de traverse, dépassant des hommes coiffés de chapeaux de paille et brandissant des armes blanches». La réalité est insupportable. «Cette tragédie date de la fin du siècle dernier, mais au Rwanda, nous étions encore au Moyen Âge de l’information!», écrit-elle.
L’horreur fut déclenchée par l’attentat mortel contre l’avion du président Rwandais (hutu) Habyarimana qui rentrait au pays. Que fait Colette Braeckman? «Je ne pensais à rien, sauf à regarder, retenir. Capter les moindres détails, ceux qui serviraient tout de suite, ceux dont je me rappellerai plus tard, comme l’image de ces caisses de munitions que les avions français déposaient délicatement au bord de la piste, ou celles du magasin hors taxes pillé par quelques équipages qui se disputaient les bouteilles d’alcool». La journaliste se mure derrière sa volonté de raconter: «Les émotions étaient tenues en respect, à la lisière de la conscience»…
La suite sur Blick: Voici l'Afrique racontée de l'intérieur, pleine d'espoir et d'horreur
A lire: «Mes carnets noirs» de Colette Braeckman (Ed. Weyrich) |
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