Pourquoi aimer une Europe de moins en moins française?
Vous avez peut-être vu passer ce sondage européen? J’écris européen parce que, justement, l’Eurobaromètre publié le 17 avril est une plongée dans toutes les opinions publiques des 27 pays membres de l’Union. Et là, le choc. Sismique. 42% seulement des Français sont encore optimistes sur l’avenir de l’UE, le chiffre le plus bas du continent. Faites le compte: alors que 30% des électeurs se disent prêts à voter pour le RN de Jordan Bardella aux élections européennes du 9 juin, selon le baromètre RTL/Harris Interactive, la coupe de l’inquiétude est presque pleine. Il faudrait un miracle pour que le nouveau discours d’Emmanuel Macron à La Sorbonne, le 25 avril, retourne cette dynamique du délitement.
La réponse à tous ceux qui regardent ces chiffres avec effroi est pourtant simple. Même si l’excellente revue Zadig a la bonne idée de publier ces jours-ci (avec Arte) un hors-série «Rêver l’Europe», la France a la gueule de bois communautaire. Normal. Cette Europe-là, dirigée par une Allemande aux manières impériales et peu collégiales, n’a plus rien de tricolore. Elle est balte et polonaise sur la défense, scandinave et allemande sur le budget, grecque et italienne sur l’immigration. Et j’en passe…
Je sais, je caricature et les Suisses, qui n’aiment que l’Europe à la carte, ont toujours manqué d’appétit pour le pudding bruxellois. Mais au pays de la nostalgie des années Delors-Mitterrand-Kohl, dans cette République où la vidéo de De Gaulle ironisant sur «l’Europe, l’Europe, l’Europe» reste un refrain national, l’avenir à 27 – et encore plus à 35 – donne le tournis plus qu’il ne fait envie. Sans sursaut tricolore bleu étoilé, «l’Européisme» va finir en rhumatisme. Ou pis: en maladie dégénérative.
Bonne lecture, et vive l’Europe des années 50!
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch) |
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Le Pen-Bardella-Zemmour, europhobie gauloise
Le Rassemblement national de Marine Le Pen ne réclame plus la sortie de la France de l’euro et encore moins le Frexit. Mais au fil de la campagne pour les élections européennes du 9 juin, la détestation de l’UE s’installe. Voyage dans l’europhobie gauloise avec nos piliers de comptoir de l’Helvétix Café, le plus suisse des bistrots parisiens: l’éditorialiste Catherine Schwaab et l’essayiste François Garçon.
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| GABRIEL ATTAL, TOUJOURS BÉBÉ MACRON? |
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| JO DE PARIS, GLOIRE OU DÉSASTRE? |
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| ARMES POUR L'UKRAINE, LE PUSH? |
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Moody’s et le «Quoi qu’il en coupe»
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Bruno Le Maire est un ministre littéraire. Très bien. Le voilà propulsé par son administration sur la scène d’un théâtre budgétaire qui vaut bien celui de l’absurde. On vous résume la pièce. Acte 1: La France dépense trop (ce que tout le monde sait). Acte 2: La France voit son budget déraper (ce qui ne surprend personne). Acte 3: Les agences de notation risquent, dès le 26 avril avec Moody’s, de déclasser Paris (ce que le gouvernement anticipe). Acte 4: Les chèques, de toute façon, continueront d’être signés (ce qu’une majorité de Français réclame).
A lire sur Blick: La France peut-elle faire faillite si elle ne réduit pas son déficit?
Morale de l’histoire à ce stade: l’ex-banquier d’affaires Emmanuel Macron espère toujours ne pas être rattrapé par la patrouille des marchés financiers que ses compatriotes, de toute façon, considèrent comme manipulés et illégitimes. Il a des arguments pour cela: la guerre en Ukraine, l’impératif de souveraineté, les Jeux olympiques, l’indispensable paix sociale (une France en feu incendierait l’Europe) et la santé défaillante de son voisin économique allemand.
Alors, on rabote? Peu probable. Aussi nécessaire soit-il, le «Quoi qu’il en coupe» ne rapportera jamais autant (politiquement) que le «Quoi qu’il en coûte». |
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| A TÉLÉMATIN, LE BAL DES ILLUSIONS |
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| AU NOUVEL ESPRIT PUBLIC, L'OLYMPISME |
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| VOULOIR ÉLARGIR SANS CESSE L'UNION EUROPÉENNE, C'EST LA TUER! |
On peut aimer l’Europe et juger que le projet d’intégration européenne est menacé d’une dérive mortifère. Oui, mortifère! Car c’est bien le risque de décès de l’Union européenne (UE) que Sylvie Goulard brandit dans son livre choc «L’Europe enfla si bien qu’elle creva» (Ed. Tallandier). Un essai revigorant à lire à quelques jours d’un nouveau discours très attendu d’Emmanuel Macron à la Sorbonne (Paris), ce jeudi 25 avril, en pleine campagne pour les élections européennes du 9 juin.
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D’accord, l’autrice a choisi le registre du coup de poing. D’accord, elle sait bien sûr que, dans les faits, tout n’est pas aussi linéaire que ça. D’accord, son désamour pour l’UE actuelle est peut-être nourri par son échec à devenir l’une des 27 Commissaires (elle fut recalée en octobre 2019 par le Parlement européen, officiellement en raison de conflits d’intérêts pour ses activités passées au service d’un think tank économique américain). Tout cela dit, ouvrez ce livre. Et ne le lâchez pas. Il vous explique comment un projet politique peut dérailler, justement, parce que la politique l’emporte trop sur les réalités.
Une Europe «enflée»
Je connais bien Sylvie Goulard et je lui porte la plus grande estime. Professionnellement, cette haute fonctionnaire française multilingue (elle parle couramment anglais, italien et allemand) aurait toute sa place dans l’un des postes de pilotage de l’Union, à Bruxelles.
Problème: cette Union dérive. Elle pourrait passer, si l’élargissement aux pays des Balkans occidentaux (Bosnie-Herzégovine, Serbie, Macédoine, Kosovo, Albanie, Monténégro) et au trio Moldavie, Ukraine, Géorgie se concrétise, à 36 pays membres!
Résultat: une Europe «enflée», pour reprendre le titre du livre. «Vingt ans après l’illusion turque, il serait temps de cesser de vendre l’idée que l’union fait la force sans s’occuper de faire l’Union», écrit-elle. Comment la contredire? La suite sur Blick: Vouloir élargir sans cesse l'Union européenne, c'est la tuer!
A lire: «L’Europe enfla si bien qu’elle creva» de Sylvie Goulard (Ed. Tallandier) |
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