Jordan Bardella, la politique version Ken
On peut penser ce que l’on veut d’Emmanuel Macron. Mais il ne viendrait à l’idée de personne d’affirmer que ce président n’a ni idées, ni ambitions pour la France et pour l’Europe. Impossible, par exemple, de ne pas voir dans son second discours de la Sorbonne, prononcé durant deux longues heures le 25 avril, une feuille de route pour l’avenir de l’Union européenne et du continent, Suisse incluse. La méthode (discours fleuve, alarmisme surjoué, injonctions à répétition) peut énerver, voire ulcérer. Restent les propositions: nombreuses, parfois audacieuses et en tout cas utiles pour avancer dans le débat européen chahuté par la guerre en Ukraine, l’émergence du «sud global» et la montée, dans les 27 pays-membres, d’une vague nationale-populiste qui se concrétisera sans doute dans les urnes le 9 juin.
C’est là que les choses se gâtent pour celui qui, dans ce camp-là, est supposé incarner l’alternative. Jordan Bardella, 28 ans, est au camp nationaliste ce que Ken est à Barbie: un prototype du garçon parfait, tombé dans la politique et dans le camp Le Pen quand il était petit. Problème: dès que le niveau monte en termes d’exigence intellectuelle et de nécessité d’émettre des idées, notre Ken du RN se met furieusement à ramer. On l’a vu sitôt terminé le discours de Macron, lorsque, après vingt minutes, Bardella s’est éclipsé. Avons-nous là, en pole position électorale, une personnalité capable, demain, de diriger le gouvernement français comme l’a proposé Marine le Pen, si elle accédait à l’Élysée? Sommes-nous face à un phénomène politique capable de bouleverser la donne nationale et européenne, comme on le voit avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni?
La politique version Ken peut séduire. Il lui reste à montrer qu’elle peut être crédible.
Bonne lecture, et réveillez-vous (avec Barbie)!
PS: Gérard Depardieu en garde à vue, la descente aux enfers d'une France aveuglée? Réécoutez notre podcast Helvétix Café du 5 février!
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch) |
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Salauds de riches: pourquoi les Français les détestent?
Les riches, en France, n’ont pas la cote! On les critique. On les désigne comme coupables de nombreux maux. On veut les surtaxer, surtout si leurs entreprises génèrent de super-profits! Ceux qui croyaient que les polémiques sur la richesse s’éteindraient avec la transformation, en 2018, de l’impôt de solidarité sur la fortune (le fameux ISF) en impôt sur le patrimoine immobilier se sont lourdement trompés. Le slogan «Salauds de riches» est toujours repris en chœur au pays d’Astérix et des sans-culottes de 1789? On y revient dans cet épisode de notre podcast «Helvetix Café» le seul à décrypter le pays d’Astérix en version helvétique.
A écouter sur Blick: Salauds de riches: les Français détestent-ils vraiment l'argent? |
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| SCIENCES-PO, GAZA ET LE VIETNAM |
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| 2030, LE RETOUR DE L'EUROPE? |
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Paris sera une fête (et la Seine une piscine)
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C’est dit. C’est répété. C’est signé. La Seine sera bien «baignable» pour les Jeux olympiques qui démarreront, le 26 juillet, par un défilé fluvial d’anthologie. Impossible n’est pas français: il faudrait, selon un haut responsable de l’organisation des jeux «quinze jours de pluie continus» pour gâter cette fiesta aquatique et repolluer des eaux nettoyées en amont, avant qu’elles n’atteignent Paris.
A vrai dire, c’est une bonne nouvelle. Elle prouve, en tout cas, la détermination des autorités à tenir les promesses olympiques. Ces Jeux – qui ne sont pas présentés désormais comme parisiens, mais français – auront donc tout pour plaire selon leurs organisateurs. Ce qui, au vu du peu de ferveur de la population, semble aujourd’hui relever du miracle.
Le rendez-vous qui changera tout, selon nos interlocuteurs, est même fixé au 8 mai, dès que la flamme olympique descendra du «Belem» le superbe voilier qui l’a ramené d’Athènes jusqu’à Marseille. Ce qui changera alors? Tout. Les villes et les sites visités par la flamme se mobiliseront comme jamais, les villages lui feront la fête, les Français découvriront la joie sportive… Et puis? Plus rien n’arrêtera ce vent porteur «d’attractivité, d’envie et de fierté». Pendant les Jeux, plus de 300 «fanzones» avec grand écran et manifestations sportives seront même disséminées dans tout le pays.
Vous ne ressentez pas encore cette fièvre? Promenez-vous sur les bords de la Seine…
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POURQUOI LES POLITIQUES NE COMPRENNENT PLUS LES CITOYENS (ET VICE VERSA)
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«Puisqu’il vaut mieux avoir avec soi ce Janus tout-puissant, toutes les actions pour gagner son concours sont entreprises.» Bienvenue dans cette compétition permanente qu’est la politique, à la recherche de l’approbation de l’opinion publique, du moins dans nos démocraties. C’est le point fort de l’essai que vient de consacrer Frédéric Micheau à la relation décisive entre tous ceux qui visent à exercer le pouvoir, et ceux qui leur confèrent le droit de le revendiquer. |
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En clair: les politiques comprennent-ils encore les besoins des citoyens? Ou se contentent-ils de coller dès qu’ils le peuvent aux représentations souvent fausses de l’opinion? Gouffre démocratique
L’auteur du «Gouffre démocratique» (Ed. du Cerf) est un sondeur professionnel, directeur de l’institut Opinion Way. Il passe donc son temps à interroger les Français sur ce qu’ils pensent, ce qu’ils veulent, ou ce qu’ils aimeraient avoir. Or sa constatation est sans appel: l’opinion publique est un concept bien plus flou que les chiffres de ses enquêtes (et celles des autres instituts de sondage) peuvent laisser croire.
Moins que l’opinion publique elle-même, c’est l’image que les décideurs s’en font qui alimente la machine à propositions. «L’opinion publique apparaît comme un opérateur polyvalent. Elle est considérée parfois comme un simple spectateur du jeu politique ou bien comme un acteur politique de plein droit qu’il faut écouter.» Tout est dit dans cette ambiguïté. Le citoyen est à la fois un spectateur et un acteur. Moralité: l’élu, ou le dirigeant politique, oscille en permanence entre les deux. Une compagne inconstante
C’est ce va-et-vient qui pose, aujourd’hui, un problème démocratique majeur. «Inconstante compagne, l’opinion le suit d’un pas capricieux, prête à s’arrêter s’il va de l’avant ou à bondir s’il temporise», écrivait Charles de Gaulle. Bien vu. Frédéric Micheau l’affirme dans son chapitre sur l’action publique, c’est-à-dire la manière de gouverner et de choisir dans nos démocraties. «L’opinion publique s’est imposée aux gouvernants sous la forme d’une contrainte réduisant leurs marges de manœuvre.» On y est. Là où – contrairement à la Suisse – la démocratie directe n’existe pas, «les sondages d’actualité constituent une sorte de référendum permanent de l’action des élus», écrit l’auteur.
La suite sur Blick: Pourquoi les politiques ne comprennent plus les citoyens (et vice versa)
A lire: «Le gouffre démocratique» de Frédéric Micheau (Ed. Cerf)
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